Convaincre

La prise d'Alger étant une question réglée — sur le papier — Challe, Zeller et Gardy profitent de l'accalmie de l'après-midi pour se répartir les tâches. Aux yeux de tous, Challe est et reste le patron incontesté. Zeller et Jouhaud seront ses adjoints.
 Zeller (gauche) se chargera de deux missions : convaincre définitivement Gouraud de rallier le putsch en entraînant ainsi tout le Constantinois sous la bannière de Challe, et s'occuper de toutes les questions administratives et logistique, elles vont très vite se révéler essentielles à la réussite définitive du coup d'Etat. Gouraud est un « gros morceau » car c'est dans le Constantinois qu'il y a le plus de troupes. Quant aux questions de logistique, elles vont, très vite se révéler essentielles. L'Algérie va vivre un certain temps coupée de la métropole, il faudra assurer le paiement des salaires de la fonction publique et fournir du ravitaillement à la population.
Quant à Jouhaud, il s'occupera des rapports avec le peuple d'Alger. C'est un pied-noir passionné, aimé de la population. La confiance que lui portent les divers leaders civils doit aider le mouvement.

Dans l'esprit de Challe la mission de Jouhaud (gauche) doit être dans un premier temps de dire aux civils : « Faites-nous confiance. Obéissez aux ordres. Et surtout ne vous occupez de rien. » Car Challe ne veut à aucun prix les mêler à la réalisation du putsch qui doit rester une affaire uniquement militaire. Il redoute par-dessus tout les déclarations forcenées dont les mouvements extrémistes européens ont le secret. Les milices civiles du type Ortiz lors des Barricades, ce n'est pas son genre. Ni celui des officiers du type Saint-Marc qui s'est inquiété de leur éventuelle participation.
Gardy, lui, reste en réserve. Challe se doute qu'il faudra convaincre quelques hésitants. Le général légionnaire sera parfait dans ce rôle. En outre, Challe ne sera pas fâché de l'éloigner car il représente à Alger la tendance Faure-Blignières favorable à l'intervention armée sur Paris. Fidèle à la promesse faite au général Faure avant de quitter Paris, Gardy évoque ce problème dès la fin de l'après-midi :
« Il faut envoyer très rapidement des paras sur Paris pour appuyer l'action de nos amis. »
Challe et Zeller se montrent des plus réticents. Ils ne veulent pas braquer le vieux général mais leurs réponses sont évasives. « On verra, mais il est impossible de le prévoir pour le moment... Ce serait très grave... Enfin, on en reparlera dans quelques jours. »

zeller-jouhaud
rideau
Accueil
Préparation du Putsch
anecdote
accueil